Il ne faut pas attendre davantage des  didacticiels que ce qu’ils peuvent apporter. Dans les années 90, ils  généraient une motivation du fait de leur nouveauté, mais que reste-t-il  de la nouveauté lorsqu’elle n’est plus neuve ?  Ces ressources qui  n’ont guère évolué en vingt années ne contiennent d’ailleurs qu’une  faible part du génie pédagogique des enseignants qui les ont  développées. En revanche, elles affichent toujours une infinie patience  face aux élèves : « 
Essaie encore… »
En réalité le principal intérêt des didacticiels et des exercices en  ligne réside dans le fait qu’ils constituent l’un des seuls moyens  concrets, à disposition des enseignants, leur permettant de différencier  leur enseignement. Par différencier, on entend aménager des moments  durant lesquels chaque enfant effectue une activité directement liée à  ses besoins propres.
Car les besoins sont effectivement différents puisqu’il est démontré que  les élèves les plus rapides apprennent cinq à six fois plus vite que  les plus lents. Un enseignement qui ne prendrait pas en compte cette  réalité ne s’adresserait en définitive qu’aux élèves moyens, délaissant  les plus lents et lassant les plus rapides. 
Il n’est pas question de tourner le dos au modèle du cours traditionnel  qui a fait ses preuves, mais d’organiser périodiquement, en parallèle,  des 
ateliers de régulation. Devant la quantité prodigieuse de ressources  à disposition, la question est désormais : quel logiciel pour quel  élève ?
Cette question ne se poserait pas si l’évaluation scolaire avait évolué.  Mais tant que l’on en reste à des notes sur 6, difficile pour les  élèves d’opérer un choix de didacticiel en lien avec un objectif  spécifique.
Si la médecine en était à ce stade, se contentant de délivrer des 4.7 de  bilan de santé, la seule information qu’un médecin serait en mesure de  donner après un check-up serait : « 
Il faut continuer à bien suivre le traitement, car en dessous de 4.0, vous ne passerez pas l’hiver… »    Ce qui correspond à peu près, si l’on remplace le mot «
 hiver » par « 
année » à ce qu’on peut tirer d’une note de français ou de math.
Il n’est pas déraisonnable, hors des idéologies, de prendre acte, que lorsque l’on a des programmes d’études exprimés en 
objectifs (PER) et  parallèlement, des centaines de ressources en lien avec ces 
objectifs, dès lors une 
évaluation par objectifs serait  certainement cohérente et appropriée.
Avec un bilan périodique indiquant les objectifs qu’il maîtrise ou non,  chaque élève est en mesure de choisir le didacticiel qui lui convient,  en vue d’améliorer ses compétences et, partant, son résultat. N’est-ce  pas cela qui fondamentalement nourrit la motivation ?